Lors de l'AG élective un brin mouvementée, Bruno Hennebelle le président a payé les pots cassés d'une campagne dure de la part d'une opposition particulièrement virulente et aussi agressive. Par le biais de statuts pas assez clairs et rigides, l'équipe adverse, remontée a joué sur les textes de loi pour sacrifier stratégiquement l'un des leurs avant d'appliquer le même sort au président sortant alors incapable de se représenter pour un nouveau mandat. La liste opposante a réussi dans son œuvre destructive mais hélas pour elle a complètement échoué dans le vote des clubs en très large majorité favorable à Bruno Hennebelle. Résultat, c'est Marc Bellitto qui est passé largement dans un fauteuil avec ses 13 membres.
Un triste spectacle pour une association qui a besoin avant tout de forces d'union pour le bien des sportifs et des dirigeants qui donnent l'impulsion du terrain laissé pour compte lors de l'AG au profit d'alliances politiques ou d'ego pour franchir les marches menant à la reconnaissance. Ce qui a été loin de la carrière de Bruno Hennebelle fidèle pendant 22 ans à la Ligue dont 5 de président. Celui-ci s'exprime librement sans aucune rancœur mais en gardant sa droiture envers son investissement sans faille qui mérite d'être reconnu.
(Dernière intervention publique du président Hennebelle plus homme de terrain que de de parade)
Bruno, comment avez-vous vécu cette assemblée tumultueuse ?
- Il y a eu beaucoup de violence avant et pendant ce qui est inacceptable avec certains élus de la République présents. Ce n'est pas ma vision du fonctionnement d'une association. Je ne me suis jamais investi dans mes fonctions de dirigeant puis de président pour un intérêt personnel. Pour moi, dès mon entrée, le cap fixé a été clair et toujours le même pour me mettre au service des sportifs. En regardant agir certains samedi dernier, je pense que certains n'étaient pas là pour cela. Je suis néanmoins très heureux que la nomination de Marc Bellitto qui va permettre de continuer sur le bon chemin en ouvrant la pratique à toutes les personnes du sport adapté.
Le bénévole que vous êtes a essuyé bien des tempêtes, avez-vous la satisfaction d'avoir réussi à ramener le navire à bon port ?
- (Sourire) A bon port, je peux vous dire que ce n'était pas évident. Mais c'est fait car la FFSA sans ligne vraiment directrice nous a plongé elle aussi dans la tempête. Il y a trop de dysfonctionnements et beaucoup de choses à revoir entre la communication, le manque d'accompagnement, la pérennité des ligues dont certaines sont en péril. Pour moi, notre Fédération est sur une autre planète. Comment bien travailler sur une politique de fonctionnement avec je le dis une discrimination envers notre ligue Île-de-France. .Je remercie toutefois tous ceux depuis 2019 qui ont permis de redresser la barre par leur travail au sein de notre Ligue.
On sent chez vous que cette absence de soutien avec la FFSA a pesé lourd ?
- Il a été délicat et dur aussi d'avancer avec une fédération défaillante sur bien des points comme la formation, le financement des championnats, l'écoute aux clubs sur leurs problématiques, l'absence de réponses, de retours à nos questions, le manque de structures qui ne répondaient pas à nos attentes, la communication… J'ai eu l'impression d'avoir été pris pour un pantin. C'est désagréable quand on doit œuvrer dans le même sens.
Quel est votre bilan président ?
- Je me suis investi humainement pendant 22 ans dans cette ligue régionale qui est chère à mon cœur et 5 ans à la présidence. malgré le manque de soutien du national, de subventions, on a structuré nos actions, notre comité directeur, développer la formation, les championnats régionaux très performants, échangé des idées lors de séminaires et de réunions CDSA, donner de l'importance à nos sportifs lors de nos soirées des Champions dans des lieux prestigieux mais il a fallu enjamber bien des obstacles pour avancer. Nous n'étions ni en guerre ni en campagne face à la fédé mais nous aurions voulu juste de l'aide parfois et de la reconnaissance pour le bien de nos dirigeants, employés, sportifs…
Lors de l'AG vous avez œuvré avec beaucoup de dignité pour passer les clés à votre successeur, comment voyez vous l'avenir ?
- Marc Bellitto possède un parcours de vie et aussi professionnel remarquable. Il se préoccupe de tous et s'investit beaucoup dans le partage, l'écoute. C'est ce qu'il faut développer nos actions. Nous avons été maltraités sans équité pour le financement. Marc va faire bouger les lignes. L'équipe est bonne et sérieuse avec beaucoup de bienveillance ce qui nous a fait défaut parfois par la fédé en attendant parfois fort longtemps les dossiers d'affiliation. Je crois vraiment en cette nouvelle équipe qui s'appuie sur les anciens et dont les nouveaux arrivants sont concernés par le sport adapté en possédant un savoir-faire. Marc est le parfait capitaine de ce vaisseau.
Qu'est-ce qui a poussé le bénévole que vous êtes à s'investir autant pour le sport adapté ?
- La réponse est claire, ce sont nos sportifs avec ce retour humain fort et sincère. On sait avec eux pourquoi on fait cela. C'est ma vie, mon moteur. J'ai pris une belle leçon de vie lors de notre dernière soirée des champions. C'est magique après c'est à nous de nous investir pour eux sur les dossiers et les actions.
Quelle est votre principale satisfaction en passant la main ?
- L'augmentation du nombre de licenciés, les actions menées sur le terrain. Là, toute l'équipe est au complet dans une bonne dynamique. L'objectif est de devenir la première ligue de France. Je suis confiant et respectueux de Julie Ruel qui vient d'être nommée directrice. C'est une très bonne chose car elle défend l'intérêt des sportifs et connaît le terrain et va assurer le fonctionnement. Après un petit mois, elle a repris les choses et même la comptabilité. Je la félicite du travail déjà accompli et ce n'est pas fini ainsi que tous les membres de commissions et les fidèles qui œuvrent avec le cœur. Cela a été un plaisir de travailler avec eux.
Comptez vous rester même de loin au service de la ligue ?
- Il y avait une réelle crainte de l'avenir concernant certains membres de notre équipe. Toute notre liste est passée et c'est un réel soulagement. J'ai rendu les clés au taulier (rire) Marc Bellitto avec qui je m'entends fort bien. Il faut que chacun le laisse travailler car il sait faire. Je ne serai jamais un marionnettiste qui tire les ficelles. J'en ai vu certains samedi à l'AG dans le camp adverse (large sourire). Notre équipe doit avoir une totale liberté d'action mais je reste à disposition s'il y a besoin. Je pars sans rancœur et vais pouvoir m'occuper de ma famille qui a souffert de mes nombreuses absences. J'ai plein d'autres choses à faire donc tout va bien. Je suis vraiment rassuré de la présence de Marc et son équipe pour continuer sur le chemin du sport adapté.
On ne peut pas terminer, en ce mercredi 4 décembre, jour de votre anniversaire en vous demandant le menu du jour ?
-(Large rire) Je ne sais pas pour le gâteau mais ce soir pour mes 50 balais cela sera une raclette pour nous réchauffer. J'adore cela. (Rire)
(Propos recueillis par Pascal Pioppi)